Utopie et science-fiction dans le roman de langue allemande,
sous la direction de Denis Bousch, paru chez L’Harmattan, 2007, illustration de couv de Herbert W Franke, 282p, 25€
En recevant ce recueil d’essais sur un thème aussi prometteur, je ne m’attendais pas aux surprises désagréables qui allaient s’enchaîner dès l’introduction.
En regroupant romans utopiques et romans d’anticipation ou de science-fiction, en expliquant comment les deux types se rejoignent au point d’être indiscernables, le présentateur aurait quand même pu, dans l’historique des publications en France, ne pas oublier la plus importante série allemande de SF, celle qui depuis 1961 a dépassé 3000 « cahiers » en incluant les séries dérivées, série dont la part de réflexion utopique est très loin d’être négligeable, Perry Rhodan. Il juge utile de citer des œuvres plus confidentielles ou oubliées, il a raison de les citer, mais omettre PR est « plus qu’une faute, une erreur » !
Plus loin, il cite une phrase de Jean Servier comme quoi la SF serait « à la fois un genre littéraire et l’expression d’une époque » ; j’ai bondi car je crois que la SF est un mode d’écriture ou de création, mais pas un genre littéraire, puisqu’elle a un aspect totalement « trans-genre ». Enfin, rien qu’à la lecture du sommaire, je suis inquiet du caractère partiel, voire partial, souvent confus quant à ce qui fait d’une œuvre une œuvre apparentée à la science-fiction, comme s’il s’agissait de la faire disparaître de la carte littéraire en gardant les œuvres reconnues (Franke, Jünger, Hesse, Werfel et quelques autres) et en omettant ses occurrences de « pure SF ».
Quand le premier essai s’avère une discussion sur le caractère profondément belliciste et revanchard des œuvres « pacifistes » de la littérature allemande entre 1910 et 1950, avec un rappel presque accessoire de leur caractère utopique, je commence à avoir envie de laisser tomber le livre.
Le second essai est légèrement mieux centré, puisqu’il porte sur « le chef, l’inventeur comme sauveur », autrement dit sur le phénomène si fréquent de l’apparition d’un « homme providentiel » dans un roman d’anticipation de nature utopiste ou optimiste.. Un important choix d’exemples allemands enlève-t-il à ce thème son caractère mondial ? Une mise en perspective internationale n’aurait-elle pas été utile ?
Bon, j'en suis là de ma lecture...
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