C'est sans doute la première fois que je rentre à l'Escale pour suivre une conférence, et celle de Gérard Klein m'a passionné et m'a fait regretter très fort d'être né dix ans trop tard. Je n'ai découvert la SF (la vraie, j'avais commencé Bob Morane et le Fleuve Noir deux ans plus tôt, et les BDs à 10 ans) qu'en 1964, je n'aurais sans doute plus pu découvrir la Balance et rentrer dans le milieu aussi facilement que lui en 1954. Et si Gérard était timide à 16 ans, je l'étais encore plus quand j'ai atteint le même âge dix (environ?) ans plus tard.
Mais il y a eu un point sur lequel je conteste fortement la position de Gérard, c'est la prétention que la SF ne serait née qu'en Grande-Bretagne, en France et aux USa (pour des raisons liées à la démocratie, ce serait à voir, déjà en regardant si les premiers auteurs allemands, dont il a quasiment nié l'existence et l'importance, mais qui n'en sont pas moins nombreux et réelsétaient rhénans ou prussiens). Or parce que j'ai demandé à des amis locaux de me faire une histoire de la SF dans leur pays, je peux lui citer des proto-SF aussi importantes que la française et l'anglaise en Bulgarie, en Argentine, au Brésil, au Japon. Et Sergio Gaut vel Hartman me permet d'étendre la liste demes exemples qui contredisent Gérard Klein à plusieurs autres pays d'Amérique latine. D'autres me citeraient certainement avec des références que je n'ai pas la Russie, l'Espagne eet l'Italie comme des pays qui ont une tradition pré-SF antérieure à l'arrivée de la SF américaine avec son organisation. L'inexistence d'une telle tradition dans d'autres parties du monde, par exemple en Inde (pour autant que je sache, les créateurs des SFs Indienne et Pakistanaise sont des gens qui ont fait leurs études en Angleterre; l'exemple de Rushdie serait à citer si Rushdie était lu et suivi au Pakistan, ce qui n'est pas sûr), ou dans les pays arabes (la SF arabe, de laquelle on découvre aujourd'hui l'existence au moment où elle cherche à se fédérer entre Syrie, Egypte et Tunisie, a essentiellement comme "précurseurs" des romans utopiques qui adaptent, avec cent voire deux cents ans de délai, les idées des utopistes français du 18° siècle, et présente une image plus ou moins inversée de la SF américaine à laquelle elle répond). La question de l'existence et de l'ancienneté de la littérature de type SF, avec ou sans étiquette, est certainement bien plus complexe que la réponse de Gérard Klein ne le disait.
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