Nous avons le plaisir de vous annoncer la naissance du Prix Actusf de l’Uchronie.
Ce prix récompensera chaque année les meilleurs ouvrages relevant de l’Uchronie. Il comportera trois catégories :
* Une catégorie « Littérature » qui récompensera le meilleur livre ;
* Une catégorie « Graphisme » qui récompensera une œuvre visuelle autour de l’Uchronie (bande dessinée, illustration, etc.) ;
* Une catégorie « Prix spécial » qui récompensera une initiative dans le domaine de l’Uchronie.
Le premier prix sera remis lors des prochaines Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres par le jury composé de Eric B. Henriet (Président), Bertrand Campeis (secrétaire), Jean-Luc Rivera, Étienne Barillier, Kevin Bokelli, Karine Gobled (alias Lhisbei) et Jean Rebillat.
Vous retrouverez toutes les informations sur ce blog.
lundi 25 avril 2011
mardi 19 avril 2011
Colloque Utopies et femmes
Partant d'un don à la bibliothèque de plus de 230 ouvrages de science-fiction écrits par des femmes, de Giselda Benta-Fernandes, une passionnée de ce genre littéraire, Filigrane et l'association Kyrielle vous invitent à une journée d'exploration de l'imaginaire au féminin, le Samedi 7 mai à La bibliothèque Filigrane au 67 rue de La Servette à Genève de 9h45 à 16h30.
Autour des questions : quelles sont les utopies, les nouveaux mondes inventés, imaginés, créés par les femmes ? Leurs visions permettent-elles de dessiner une société différente,
moins technocratique, moins guerrière, plus ouverte aux valeurs de l'égalité femmes-hommes ? Au respect de l'individu, de son identité ?, interviendront :
Marc Atallah : Directeur de la «Maison d'Ailleurs», musée de la science-fiction,
de l'utopie et des voyages extraordinaires à Yverdon et enseignant-chercheur à l'Université de Lausanne, Faculté des lettres, section de littérature française. Spécialiste de la philosophie des (techno)sciences et des littératures conjecturales (utopie, dystopie, voyages imaginaires, science-fiction). Thèse de doctorat (2008) en voie de publication: «Ecrire demain, penser aujourd'hui. La Science-fiction à la croisée de disciplines: façonner une poétique, esquisser une pragmatique».
Véronica Tracchia : Directrice adjointe de la «Maison d'Ailleurs», historienne, a travaillé comme responsable des animations culturelles de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne et a organisé un semestre à la BCU sur l'utopie.
Sylvie Lainé : Professeure à l'Université de Lyon, auteure de nouvelles de science-fiction plusieurs fois primées. Ses thèmes de prédilection se portent sur la rencontre, le regard de l'autre, pourune science-fiction sensible et humaniste.
Diane Roh: Travailleuse sociale HES, art-thérapeute et animatrice socio-culturelle.
Florence Walder : Artiste plasticienne, photographe et art-thérapeute spécialisée
dans la création et le développement sociocommunautaire.
La journée sera organisée ainsi :
Dès 9h45 : Accueil-Café
10h-10h45 : Introduction
10h15-11h30: Créer des nouveaux mondes: la science fiction au féminin par M. Atallah
«La Maison d'Ailleurs» et la place des femmes dans la nouvelle politique du musée par V. Tracchia
11h30-12h15: Ecrire de la science-fiction au féminin: lectures et échanges avec S. Lainé
12h15-13h30: Verrée et pause déjeuner
13h30-16h30: Atelier «UTO-PIK», animé par F. Walder et D. Roh qui ne nous proposeront pas l'écriture d'une histoire sans queue ni tête, mais la création d'un récit utopique, dont les seules limites seront l'imaginaire collectif... en tenant compte de la tête UTO et de la queue PIK...
Entrée libre pour la matinée
Atelier sur inscription jusqu'au 2 mai auprès de F-Information (022 74031 00
ou femmes@f-information.org) ou de la bibliothèque Filigrane (contact au dos).
Prix: 30.- fr./tarif réduit 20.- fr. membres F-Information/Filigrane, Kyrielle, AVS,
AI, chômage, étudiant-e-s.
Pour plus de détails, on peut écrire ici : filigrane@f-infonnation.org
www.f-information.orq/filiqrane, ou là : Courriel : kyriellech@gmail.com
Libellés :
Coeurs de femmes,
Genève,
La Servette,
science-fiction,
Utopie
lundi 18 avril 2011
Soirée de lancement de Rêves de gloire
A l'occasion de la sortie de Rêves de Gloire de Roland C. Wagner, l'auteur propose un "pot de lancement" à Clamart jeudi 21 avril.
L'adresse ? L'Oxford Café, Place Aimé Césaire, 92140 Clamart
L'adresse ? L'Oxford Café, Place Aimé Césaire, 92140 Clamart
vendredi 15 avril 2011
SF à la Cité de la musique
Du 7 au 21 mai, la cité de la musique présente le cycle Science-fiction.
Au programme :
Samedi 7 Mai, 20h
Cinémonstre
Le dessinateur et réalisateur Enki Bilal présente Cinémonstre, projet multimédia assorti d’une performance sonore de son complice Goran Vejvoda, dans lequel il remixe ses trois films et conçoit sur scène une œuvre nouvelle
Mardi 10 mai, 20h
Ciné-mix : le Voyage fantastique
Sur les images du film Le Voyage fantastique de Richard Fleischer, Jeff Mills, dj pionnier de la techno, signe une BO inédite. Pour ce ciné-mix innovant, la musique qu’il a composée tente de reproduire les sons qui seraient perçus de l’intérieur du corps humain. Une expérience audiovisuelle organique !
Samedi 21 mai, 20h
Concert : 2001 : l’odyssée de l’espace
Indissociables de l’apesanteur et des espaces interplanétaires, les musiques désormais mythiques du film 2001: l'Odyssée de l'Espace avaient été soigneusement choisies par Stanley Kubrick. Ce concert porté par le Brussels Philharmonic et Michel Tabachnik, au cours duquel on ne verra pas le film, rend hommage aux purs pouvoirs de l’imaginaire sonore.
Ciné-concerts
Dimanche 15 mai, 16h30
La femme sur la lune
Mercredi 18 mai, 20h
Metropolis
Metropolis et La Femme sur la Lune de Fritz Lang, deux chefs-d’œuvre de science-fiction, seront illustrés en ciné-concerts par l’Orchestre National d’Ile de France et Jean-François Zygel, libre de réinventer l’univers sonore de l’utopie futuriste d’hier, et par l’Ensemble intercomtemporain qui présente la partition mécanique du musicien argentin Martin Matalon composée en 1995.
(Plus d'info sur le site de la Cité de la Musique)
Au programme :
Samedi 7 Mai, 20h
Cinémonstre
Le dessinateur et réalisateur Enki Bilal présente Cinémonstre, projet multimédia assorti d’une performance sonore de son complice Goran Vejvoda, dans lequel il remixe ses trois films et conçoit sur scène une œuvre nouvelle
Mardi 10 mai, 20h
Ciné-mix : le Voyage fantastique
Sur les images du film Le Voyage fantastique de Richard Fleischer, Jeff Mills, dj pionnier de la techno, signe une BO inédite. Pour ce ciné-mix innovant, la musique qu’il a composée tente de reproduire les sons qui seraient perçus de l’intérieur du corps humain. Une expérience audiovisuelle organique !
Samedi 21 mai, 20h
Concert : 2001 : l’odyssée de l’espace
Indissociables de l’apesanteur et des espaces interplanétaires, les musiques désormais mythiques du film 2001: l'Odyssée de l'Espace avaient été soigneusement choisies par Stanley Kubrick. Ce concert porté par le Brussels Philharmonic et Michel Tabachnik, au cours duquel on ne verra pas le film, rend hommage aux purs pouvoirs de l’imaginaire sonore.
Ciné-concerts
Dimanche 15 mai, 16h30
La femme sur la lune
Mercredi 18 mai, 20h
Metropolis
Metropolis et La Femme sur la Lune de Fritz Lang, deux chefs-d’œuvre de science-fiction, seront illustrés en ciné-concerts par l’Orchestre National d’Ile de France et Jean-François Zygel, libre de réinventer l’univers sonore de l’utopie futuriste d’hier, et par l’Ensemble intercomtemporain qui présente la partition mécanique du musicien argentin Martin Matalon composée en 1995.
(Plus d'info sur le site de la Cité de la Musique)
Libellés :
Cité de la Musique,
Enki Bilal,
Femme sur la Lune,
Fritz Lang,
Métropolis
mardi 12 avril 2011
Rencontres à la BNF
Deux rencontres sont prévues à la Bibliothèque Nationale de France autour des Etats Unis et la Science Fiction.
Les portes de la perception (30 avril) : Norman Spinrad, Jacques Baudou. Modérateur : François Angelier
Plus d'infos
Les auteurs de SF américains et la contre-culture en France (14 mai) : Gérard Klein, Stan Barets. Modérateur : Roger Musnik
Plus d'infos
Rencontres projetées
SF et Post-Modernisme
La singularité
La présentation :
Les USA et l’expérience de la Science-Fiction
Présentation générale d’un projet d’une série de rencontres consacrées à la SF aux USA à la Bibliothèque nationale de France
Il est fréquent de dire qu’aux Etats-Unis les mythes de l’espace et de la Limite remplacent celui de l’histoire. La spécificité du roman américain est liée à cet inconscient particulier. Les œuvres qui donnent à la littérature américaine son épine dorsale sont autant de préalables à l’invention d’un monde fantasmé en même temps que colonisé. Elles sont sauvages et minutieuses autant que parodiques. Dans les Histoires extraordinaires d’Edgard Poe, dans Moby Dick, de Melville le regard est modelé par la science positive, hanté par un fantasme d’encyclopédisme, habité du pressentiment de l’irréel, de la folie, de l’abîme. Ces ingrédients, exacerbés plus tard dans l’œuvre d’un Lovecraft, modèlent l’imaginaire américain.
1. Contre-culture
Pour Norman Spinrad, la Science-Fiction assume depuis les années 60-70 l’héritage du transcendantalisme d’Emerson et de Thoreau et perpétue une forme de contestation sociale et métaphysique. Comme le mouvement Beat, la SF relate l’épopée de solitaires ou de marginaux dans les fissures d’un univers carcéral ; à son tour elle pousse les portes de la perception et se tourne vers de plus anciennes cultures. Parfois contre leur propre gré, des auteurs comme Philip K Dick ou Kurt Vonnegut deviennent, dans les années 70, des étendards de la contre-culture. Dans les années 80, William Gibson, père, avec le roman Neuromancien du genre « cyberpunk » se réclame de Kerouac, Ginsberg, et Burroughs.
La science fiction américaine a également nourri la contre-culture française des mêmes années. La traduction des auteurs phares de la SF américaine fournit ainsi des références que partagent de nombreux acteurs culturels (artistes, auteurs, critiques, etc.) de notre époque en France. Ainsi, Richard Pinhas, pionnier de la musique électronique est aussi un théoricien de la science-fiction. Son essai : Les larmes de Nietzsche. Essai sur Deleuze et la musique a d’ailleurs été préfacé par Maurice Dantec.
2. Post-modernisme
Le roman post-moderne américain n’a pas, comme le Nouveau Roman français, restreint le domaine de la narration, ni d’abord fait porter d’abord à la syntaxe de la phrase le poids de sa suspicion. La méfiance s’est exprimée par une prolifération. Au lieu d’abandonner l’artefact, on l’a multiplié, au lieu de se draper dans le langage, on a mis au carré son pouvoir d’illusion.
La Science-Fiction, de cette façon, occupe une place de choix dans le roman post-moderne américain. Elle dispose à sa guise de ce que la critique littéraire veut périmer : elle écrit ce qu’elle veut, comme elle veut du moment qu’elle est cohérente avec l’univers qu’elle installe, parle sans complexes du chaos, de la désorientation, du vide, de l’horreur… Aussi la métaphysique romanesque américaine en est-elle imbibée : Vonnegut en est un maître, Pynchon en utilise les outils, et pour conduire sa méditation sur le mal, Cormac MacCarthy choisit dans La route le décor d’un désert post-apocalyptique. Dans le roman de SF, « tout est signe »: l’auteur peut jouer avec les univers qu’il invente comme s’ils étaient des mots, déconstruire la fiction tout en demeurant fiction.
3. La singularité ?
La science-fiction manifeste enfin une propension très ancrée dans l’esprit américain à fantasmer et modeler librement de grands espaces vides. Pour Spinrad, « (…) l’Amérique (…) a depuis sa naissance été pour les peuples de la Terre un rêve d’avenir, une sorte de spéculation science-fictionnesque concrétisée ». La SF exprime quelque chose de l’optimiste technologique américain, de la confiance parfois effrayante dans le progrès. L’imaginaire des principaux acteurs de la Silicon Valley est pour une large part un imaginaire de Science-Fiction.
On s’intéressera particulièrement au transhumanisme que prône Raymond C. Kurzweil, dont les romans de Spinrad et surtout de William Gibson donnent un avant goût, et au thème de la Singularité, ce point de rupture de l’évolution popularisé par Vernor Vinge, consacrant l’avènement d’une intelligence collective en croissance exponentielle (on notera que Larry Page, co-fondateur de Google, est un des plus puissants soutiens de la Singularity University).
Et un autre article de présentation :
Quatre Très Grands Livres, un Labyrinthe qui cache un Enfer, un Jardin hanté par un lapin légendaire… La Bibliothèque Nationale à Tolbiac éveille vite des réminiscences de Science-Fiction.
De fait, la SF n’est plus en terra incognita à la BnF. Collecte d’abord. Clément Pieyre constitue depuis 2006 un fonds de manuscrits et d’archives destiné à faire référence, où Gérard Klein, Jean-Pierre Andrevon rejoignent Jules Verne et Villiers de l'Isle-Adam. Acquisitions ensuite : la bibliothèque d’étude de Tolbiac, le Haut-de-Jardin, fait peau neuve et les conservateurs s’abandonnent plus volontiers à ce club très ouvert des « mauvais genres » où se fréquentent en toute liberté la SF, le fantastique et le polar. Mauvais genres, soit dit-en passant, souvent issus de hautes lignées car les fondateurs de dynasties s’appellent Edgar Allan Poe ou Lord Dunsany.
L’année 2011 sera, à tous points de vue, une année faste. En partenariat avec la BnF, une exposition, Science et fiction, aventure croisée, se tient jusqu’en juillet à la Cité des Sciences de la Villette. De son côté, le labo BnF met à disposition du public des technologies « de rupture » : les prototypes de papier électronique et les interfaces de réalité augmentée font ainsi écho aux ouvrages de William Gibson disponibles en libre accès. Pour une institution comme la BnF concernée au premier chef par les évolutions des NTIC, la SF est plus qu’un genre littéraire ; c’est une « boîte à idées » qui l’accompagne dans la réflexion sociétale, anthropologique, philosophique que les bouleversements en cours l’invitent à mener.
Pour détailler le contenu de cette « boîte », plusieurs rencontres sont prévues. Les premières traiteront des liens qui unissent la science-fiction et la contre-culture aux Etats-Unis et en France dans les années 60 et 70. Laboratoire littéraire, artistique, outil de contestation sociale, terrain d'expérimentation métaphysique, la science-fiction outre-atlantique noue à cette époque des liens étroits avec les mouvements protestataires. La traduction française des maîtres américains provoque de son côté une secousse durable : il suffit pour s’en convaincre de rappeler l’influence exercée encore récemment par cette littérature sur le travail d’un écrivain comme Michel Houellebecq. Côté musique, Richard Pinhas, pionnier de la musique électronique est aussi un théoricien de la science-fiction. Son essai : Les larmes de Nietzsche. Essai sur Deleuze et la musique a d’ailleurs été préfacé par Maurice Dantec.
Le 30 avril 2011, la BnF recevra Norman Spinrad, auteur de Jack Barron et l’éternité, qui s’entretiendra avec Jacques Baudou et François Angelier de ses rapports avec la Beat Generation et en particulier avec William Burroughs qui exerça une forte influence sur lui. Le 14 mai 2011, Stan Barets et Roger Musnik Gérard Klein, auteur d’une œuvre importante (dont Les seigneurs de la guerre), et éditeur en France de Robert Heinlein, Philip K. Dick, Franck Herbert ou d’ailleurs… Norman Spinrad.
Les portes de la perception (30 avril) : Norman Spinrad, Jacques Baudou. Modérateur : François Angelier
Plus d'infos
Les auteurs de SF américains et la contre-culture en France (14 mai) : Gérard Klein, Stan Barets. Modérateur : Roger Musnik
Plus d'infos
Rencontres projetées
SF et Post-Modernisme
La singularité
La présentation :
Les USA et l’expérience de la Science-Fiction
Présentation générale d’un projet d’une série de rencontres consacrées à la SF aux USA à la Bibliothèque nationale de France
Il est fréquent de dire qu’aux Etats-Unis les mythes de l’espace et de la Limite remplacent celui de l’histoire. La spécificité du roman américain est liée à cet inconscient particulier. Les œuvres qui donnent à la littérature américaine son épine dorsale sont autant de préalables à l’invention d’un monde fantasmé en même temps que colonisé. Elles sont sauvages et minutieuses autant que parodiques. Dans les Histoires extraordinaires d’Edgard Poe, dans Moby Dick, de Melville le regard est modelé par la science positive, hanté par un fantasme d’encyclopédisme, habité du pressentiment de l’irréel, de la folie, de l’abîme. Ces ingrédients, exacerbés plus tard dans l’œuvre d’un Lovecraft, modèlent l’imaginaire américain.
1. Contre-culture
Pour Norman Spinrad, la Science-Fiction assume depuis les années 60-70 l’héritage du transcendantalisme d’Emerson et de Thoreau et perpétue une forme de contestation sociale et métaphysique. Comme le mouvement Beat, la SF relate l’épopée de solitaires ou de marginaux dans les fissures d’un univers carcéral ; à son tour elle pousse les portes de la perception et se tourne vers de plus anciennes cultures. Parfois contre leur propre gré, des auteurs comme Philip K Dick ou Kurt Vonnegut deviennent, dans les années 70, des étendards de la contre-culture. Dans les années 80, William Gibson, père, avec le roman Neuromancien du genre « cyberpunk » se réclame de Kerouac, Ginsberg, et Burroughs.
La science fiction américaine a également nourri la contre-culture française des mêmes années. La traduction des auteurs phares de la SF américaine fournit ainsi des références que partagent de nombreux acteurs culturels (artistes, auteurs, critiques, etc.) de notre époque en France. Ainsi, Richard Pinhas, pionnier de la musique électronique est aussi un théoricien de la science-fiction. Son essai : Les larmes de Nietzsche. Essai sur Deleuze et la musique a d’ailleurs été préfacé par Maurice Dantec.
2. Post-modernisme
Le roman post-moderne américain n’a pas, comme le Nouveau Roman français, restreint le domaine de la narration, ni d’abord fait porter d’abord à la syntaxe de la phrase le poids de sa suspicion. La méfiance s’est exprimée par une prolifération. Au lieu d’abandonner l’artefact, on l’a multiplié, au lieu de se draper dans le langage, on a mis au carré son pouvoir d’illusion.
La Science-Fiction, de cette façon, occupe une place de choix dans le roman post-moderne américain. Elle dispose à sa guise de ce que la critique littéraire veut périmer : elle écrit ce qu’elle veut, comme elle veut du moment qu’elle est cohérente avec l’univers qu’elle installe, parle sans complexes du chaos, de la désorientation, du vide, de l’horreur… Aussi la métaphysique romanesque américaine en est-elle imbibée : Vonnegut en est un maître, Pynchon en utilise les outils, et pour conduire sa méditation sur le mal, Cormac MacCarthy choisit dans La route le décor d’un désert post-apocalyptique. Dans le roman de SF, « tout est signe »: l’auteur peut jouer avec les univers qu’il invente comme s’ils étaient des mots, déconstruire la fiction tout en demeurant fiction.
3. La singularité ?
La science-fiction manifeste enfin une propension très ancrée dans l’esprit américain à fantasmer et modeler librement de grands espaces vides. Pour Spinrad, « (…) l’Amérique (…) a depuis sa naissance été pour les peuples de la Terre un rêve d’avenir, une sorte de spéculation science-fictionnesque concrétisée ». La SF exprime quelque chose de l’optimiste technologique américain, de la confiance parfois effrayante dans le progrès. L’imaginaire des principaux acteurs de la Silicon Valley est pour une large part un imaginaire de Science-Fiction.
On s’intéressera particulièrement au transhumanisme que prône Raymond C. Kurzweil, dont les romans de Spinrad et surtout de William Gibson donnent un avant goût, et au thème de la Singularité, ce point de rupture de l’évolution popularisé par Vernor Vinge, consacrant l’avènement d’une intelligence collective en croissance exponentielle (on notera que Larry Page, co-fondateur de Google, est un des plus puissants soutiens de la Singularity University).
Et un autre article de présentation :
Quatre Très Grands Livres, un Labyrinthe qui cache un Enfer, un Jardin hanté par un lapin légendaire… La Bibliothèque Nationale à Tolbiac éveille vite des réminiscences de Science-Fiction.
De fait, la SF n’est plus en terra incognita à la BnF. Collecte d’abord. Clément Pieyre constitue depuis 2006 un fonds de manuscrits et d’archives destiné à faire référence, où Gérard Klein, Jean-Pierre Andrevon rejoignent Jules Verne et Villiers de l'Isle-Adam. Acquisitions ensuite : la bibliothèque d’étude de Tolbiac, le Haut-de-Jardin, fait peau neuve et les conservateurs s’abandonnent plus volontiers à ce club très ouvert des « mauvais genres » où se fréquentent en toute liberté la SF, le fantastique et le polar. Mauvais genres, soit dit-en passant, souvent issus de hautes lignées car les fondateurs de dynasties s’appellent Edgar Allan Poe ou Lord Dunsany.
L’année 2011 sera, à tous points de vue, une année faste. En partenariat avec la BnF, une exposition, Science et fiction, aventure croisée, se tient jusqu’en juillet à la Cité des Sciences de la Villette. De son côté, le labo BnF met à disposition du public des technologies « de rupture » : les prototypes de papier électronique et les interfaces de réalité augmentée font ainsi écho aux ouvrages de William Gibson disponibles en libre accès. Pour une institution comme la BnF concernée au premier chef par les évolutions des NTIC, la SF est plus qu’un genre littéraire ; c’est une « boîte à idées » qui l’accompagne dans la réflexion sociétale, anthropologique, philosophique que les bouleversements en cours l’invitent à mener.
Pour détailler le contenu de cette « boîte », plusieurs rencontres sont prévues. Les premières traiteront des liens qui unissent la science-fiction et la contre-culture aux Etats-Unis et en France dans les années 60 et 70. Laboratoire littéraire, artistique, outil de contestation sociale, terrain d'expérimentation métaphysique, la science-fiction outre-atlantique noue à cette époque des liens étroits avec les mouvements protestataires. La traduction française des maîtres américains provoque de son côté une secousse durable : il suffit pour s’en convaincre de rappeler l’influence exercée encore récemment par cette littérature sur le travail d’un écrivain comme Michel Houellebecq. Côté musique, Richard Pinhas, pionnier de la musique électronique est aussi un théoricien de la science-fiction. Son essai : Les larmes de Nietzsche. Essai sur Deleuze et la musique a d’ailleurs été préfacé par Maurice Dantec.
Le 30 avril 2011, la BnF recevra Norman Spinrad, auteur de Jack Barron et l’éternité, qui s’entretiendra avec Jacques Baudou et François Angelier de ses rapports avec la Beat Generation et en particulier avec William Burroughs qui exerça une forte influence sur lui. Le 14 mai 2011, Stan Barets et Roger Musnik Gérard Klein, auteur d’une œuvre importante (dont Les seigneurs de la guerre), et éditeur en France de Robert Heinlein, Philip K. Dick, Franck Herbert ou d’ailleurs… Norman Spinrad.
lundi 11 avril 2011
Colloque sur l'usage de l'Antiquité grecco-latine en SF et fantasy
Les 8 et 9 juin 2012 auront lieu à la Sorbonne un colloque : L'Antiquité gréco-latine aux sources de l'imaginaire contemporain : fantasy, fantastique, science-fiction.
Il y a un appel à participation et un descriptif de ces journées ici.
Il y a un appel à participation et un descriptif de ces journées ici.
vendredi 8 avril 2011
Convention de Tilff3 : le site
Le CCPL (comité organisateur de la 38e Convention Française de science-fiction à Tilff, Belgique – sous-titrée "Rencontres du 3e Tilff") a fait un nouveau SITE OFFICIEL pour ladite convention : http://ccpl-esneux.be/cfsftilff/topic/index.html
mercredi 6 avril 2011
Le razzy de la semaine
Film particulièrement nanardesque et raté hier soir (peux même pas dire que je n'étais pas prévenu): Sucker Punch
ou l'art (si j'ose employer ce mot) de rater complètement une idée interessante, qui aurait dû profiter d'un triple récit en double abyme et de trois niveaux de lecture si les acteurs et le caméraman n'étaient pas tous autistes et mongoliens (ou pire: j'insulte sans doute les victimes de ces maladies par cette comparaison).
J'ai tenu à regarder jusqu'à la fin le générique: ce sont les seules images valables du film même si elles sont tout à fait hors histoire.
Les idées intéressantes (et il y en a un certain nombre que je ne détaillerai pas) sont totalement bouffées par des prises de vue ratées et des mimiques lamentables des pantins qui sont mal filmés
ou l'art (si j'ose employer ce mot) de rater complètement une idée interessante, qui aurait dû profiter d'un triple récit en double abyme et de trois niveaux de lecture si les acteurs et le caméraman n'étaient pas tous autistes et mongoliens (ou pire: j'insulte sans doute les victimes de ces maladies par cette comparaison).
J'ai tenu à regarder jusqu'à la fin le générique: ce sont les seules images valables du film même si elles sont tout à fait hors histoire.
Les idées intéressantes (et il y en a un certain nombre que je ne détaillerai pas) sont totalement bouffées par des prises de vue ratées et des mimiques lamentables des pantins qui sont mal filmés
dimanche 3 avril 2011
Inauguration de la librairie L'Antre-Monde
L'inauguration de la Librairie L'Antre-Monde, nouvelle librairie SF/Fantasy, aura lieu le samedi 16 avril à partir de 17h.
Michel Borderie, l'illustrateur qui inaugure la partie galerie, sera présent à partir de 17h pour une rencontre / dédicace.
Librairie L'Antre-Monde, 142, rue du chemin vert, Paris.
Michel Borderie, l'illustrateur qui inaugure la partie galerie, sera présent à partir de 17h pour une rencontre / dédicace.
Librairie L'Antre-Monde, 142, rue du chemin vert, Paris.
samedi 2 avril 2011
Vers la Singularité, conférence de Yann Minh
Au Cube, à Issy les Moulineaux, le 12 avril. Entrée libre.
http://www.lecube.com/fr/espace-pro/vers-la-singularite-yann-minh_1465
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