Message de caliban
penelope a écrit: |
Un jour dans quelques années j'aurais sûrement gravi les échelons. |
Nous te le souhaitons tous !
Citation: |
ce que je veux c'est convaincre le lectorat français qu'il existe des auteurs |
J'aimerais pouvoir applaudir mais, ici et maintenant, cela ne me semble pas vrai.
Le génie n'est pas affaire d'argent, et la littérature française en a abrité plus
que sa part au fil des siècles. Il y en aura d'autres, pourquoi pas en SF
et en polar, et c'est l'honneur des éditeurs que de leur donner les moyens
d'éclore.
Mais ce sont des genres récents et qui, pour moi, n'ont encore produit
aucun vraiment grand écrivain, tous pays confondus. Entendons-nous
bien : je parle de l'envergure d'un Homère ou d'un Shakespeare,
à la rigueur d'un Hugo ou d'un Proust... Celui qui s'en rapproche le plus
en SF reste pour moi Robert Heinlein, pour lequel j'ai une admiration
sans réserve — mais même lui est encore loin du compte !
Génies à part, donc, la qualité de la production littéraire nationale dépend
en partie des moyens dont disposent les auteurs. Quelqu'un qui peut
consacrer tout le temps nécessaire à son art aura une chance d'atteindre
son meilleur niveau. Ce sera bien plus difficile pour celui qui doit bosser
à côté pour assurer les fins de mois, ou produire trois romans par an
pour simplement maintenir la tête hors de l'eau. De même, la protection
que peut apporter un agent, la crédibilité induite par la reconnaissance
du genre par l'université et les médias, le dynamisme d'une vaste
communauté de pros et de fans, etc. sont des éléments importants.
A talent égal, il me semble qu'un bon auteur anglo-saxon de SF aura
souvent sa chance, là où un français ramera désespérément.
Pour n'en citer que deux, je pense par exemple que Serge Lehman
et Roland Wagner ont produit quelques textes courts de classe mondiale.
Ils en ont donc le talent. Mais, pour des raisons différentes, en vingt
ans de carrière, aucun des deux n'a donné le chef d'œuvre incontestable
qui le mettra dans la cour des grands anglo-saxons. (au boulot ! )
Réaction
Bon, là, je ne suis pas vraiment d'accord.
Sauf bien sûr si on définit la science-fiction de manière limitée et j'oserais dire protégée par un certain nombre de règles (celles de Campbell, celles d'Asimov, celles explicitées plusieurs fois par Heinlein de la "speculative fiction", celles des "new wave" (éméricaine et britannique) ou celles de la hard science, plus la règle de base: être publié aux USA et reconnu par la SFWA, je crois qu'il existe en France des auteurs "au niveau des plus grands".
D'abord il y a ceux qui ont CREE ce qui n'était pas encore appelé "science-fiction", je veux dire Rosny Ainé et Maurice Renard.
Derrière eux et avant que la "SF"américaine ne s'approprie le terrain je crois que Jacques Spitz et quelques autres sont au moins égaux de leurs contemporains américains, et souvent supérieurs.
N'oublions pas rené Barjavel qui appartient sans aucun doute au roman scientifique français bien avant d'avoir écrit des mauvaises imitations de ses propres oeuvres ou des oeuvres américaines.
Citons assi ceux qui, sans avoir publié sous la "bannière (étoilée) de la SF", ont écrit des oeuvres de qualité incontestable, comme Robert Merle ou Pierre Boulle.
Quant à ceux qui ont publié leurs oeuvres sous la dite bannière, certains n'ont comme retard sur les américains que le fait de ne pas avoir été reconnus aux USA: Nathalie Henneberg, Francis Carsac, Jacques Stenberg, Stefan Wul ou, pour arriver dans la "génération présente", Serge Lehman, Roland Wagner, Laurent Génefort, Joelle Wintrebert et, derniers arrivés, Colin Marchika, Johan Héliot ou Catherine Dufour.
Ils ne "jouent pas dans la cour des grands", normal: il est écrit à l'entrée de la dite cour: entrée réservée aux seulls américains (britanniques tolérés); on ne lira pas les textes qui n'ont pas été écrits au départ en anglais (même si traduits)".
Alors oui, si on truque le jeu de cette manière, si on postule que n'appartient à la SF que la production anglo-saxonne, on peut écrire ce que tu as écrit.
2 commentaires:
Pourquoi dire que Nathalie Henneberg ne fut pas reconnue aux usa ? Dans les années 60, cinq ou six de ses nouvelles furent traduites dans la revue F and SF; d'autres furent reprises dans de célèbres anthologies et son roman Les Dieux verts paru chez Daw Books (1980)traduit par C.J. Cherryh. Ajoutons que ses tous ses romans furent traduits en italien et dans les pays de l'est et y compris en braille... Il faut vérifier avant de s'avancer ainsi. Il n'y a pas beaucoup d'écrivains français actuels qui puissent avoir un palmarès semblable.
CHARLES MOREAU
Pourquoi dire que Nathalie Henneberg ne fut pas reconnue aux usa ? Dans les années 60, cinq ou six de ses nouvelles furent traduites dans la revue F and SF; d'autres furent reprises dans de célèbres anthologies et son roman Les Dieux verts paru chez Daw Books (1980)traduit par C.J. Cherryh. Ajoutons que ses tous ses romans furent traduits en italien et dans les pays de l'est et y compris en braille... Il faut vérifier avant de s'avancer ainsi. Il n'y a pas beaucoup d'écrivains français actuels qui puissent avoir un palmarès semblable.
CHARLES MOREAU
18 août 2007 09:18:00 PDT
Enregistrer un commentaire