vendredi 6 juillet 2007

Retour sur la ghettoïsation abusive de la SF

Le fait que j'ai fait remarquer la parution chez Actes Sud d'une oeuvre de SF non étiquetée, signalée dans le Canard enchainé sans le rappel du mot Science-fiction, à savoir "Chronique des jours à venir" de Ronald Wright, tout en signalant la présence chez le même éditeur d'oeuvres Sf ou limites de Ursula K. Le Guin et de Gene Wolfe, m'a valu une réponse de Bernard Henninger qui prétendait chasser de la forteresse-ghetto SF certaines oeuvres d'Ursula Le Guin, comme Malafrena, sorte d'uchronie qu'il classe "inclassable".
(L'oeuvre en question étant basée sur La machine à voyager dans le temps, de HG Wells, la question de son appartenance de fait à la SF paraît inutile.)
Je lui rappelle comment, dans cet article de 1951 "fondateur du ghetto-forteresse" par son titre qu'a été "Un genre nouveau appelé science-fiction" (Boris Vian et Stephen Spriel), l'auteur bicéphale expliquait que la SF n'apportait pas un genre à part, mais bien l'élargissement des méthodes littéraires dans la continuité des genres existants et comme quoi les portes du "ghetto-forteresse" qu'il prétend refermer ont, depuis longtemps, perdu leur entourage. Énumérer les oeuvres de littérature "générale" qui ont toutes les caractéristiques d'une oeuvre de SF (sujet, mode d'écriture, ...) fournirait une telle myriade d'exemples que je n'ai pas le courage de commencer, de peur de ne plus pouvoir m'arrêter.

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